Le facteur de Rueil-Malmaison

Publié le par Janick Lebon

Facteur à Rueil-Malmaison (Nanterre)

 

 

Mon premier stage de facteur consista à trier le courrier, puis à classer par quartier, et ensuite par rue et par numéro. À faire des liasses et à remplir son sac. Souvent, il y avait un voire deux sacs que la voiture de la poste déposait en un endroit précis, et que le facteur devait récupérer dès que son premier sac était vide.

 

            La distribution était faite à vélo, et comme je n’en avais pas il a fallu que j’aille en acheter un. Ne sachant très bien pas monter à vélo, j’ai pris le plus petit que j’ai trouvé, un qui était pliable.

 

            Ce fut pour moi une véritable expérience que ce stage dans ces conditions-là. Le sac de courrier devait être accroché au vélo, et ce dernier étant très petit, j’avais des difficultés à me tenir droit sur l’engin en roulant, et pour arranger le tout, les freins fonctionnaient mal. Comme à Rueil-Malmaison, il n’y avait que des rues montantes ou descendantes, je devais donc souvent freiner avec mes pieds également. Ce qui fait que je n’arrivais pas à distribuer mon courrier dans les délais impartis et que je rentrais au bureau vers 14 heures au lieu de 12 heures. Et avec encore du courrier dans mon sac !

 

            Il pleuvait toutes les demi-heures dans ce coin. Je coupais les carrefours les jambes écartées sur mon vélo, pour assurer un meilleur équilibre ; je passais même les feux rouges dans cette position, au risque de me faire renverser. Quand je partais le matin, avec mon petit vélo et un gros sac attaché dessus, tous mes collègues se mettaient à rire, mais moi je n’avais pas du tout envie de rire.

 

            J’étais logé dans la villa d’une personne âgée, mais en haut sous les toits. De temps en temps elle m’invitait à manger ; elle était gentille. J’allais souvent au cinéma pour passer le temps ; j’ai également profité de ce stage pour visiter Paris : La Tour Effel, le Centre Pompidou, les Champs-Élysées, etc.

 

            Le courrier s’entassait sur mon bureau… Souvent je téléphonais à Eliane pour lui dire que je voulais démissionner ; elle m’encourageait, mais quand le jour se levait, c’est presque en pleurant que je prenais mon petit vélo pour aller à la poste. Heureusement que j’ai été affecté rapidement au centre de tri de Marseille gare. J’étais heureux de revenir à Marseille, là où j’ai construit ma famille. Ce fut un grand soulagement, le travail n’était pas le même. Terminées la distribution et les sorties à vélo. Je suis resté au centre de tri jusqu’à ma retraite.

 

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